Une ptôse mammaire est un affaissement de la glande mammaire accompagné d’une distension de la peau.
La position du mamelon par rapport au pli infra mammaire signale ou non l’existence d’une ptôse (affaissement de la poitrine).
Les seins sont soumis à la gravité et plus le mamelon est descendu par rapport au pli sous mammaire, plus la ptôse est importante. Il existe trois niveaux de ptôse de faible à importante.
Les causes classiques de ptôse mammaire
La ptôse d’origine congénitale
- Certaines femmes possèdent des seins affaissés dès leur adolescence. Ces seins peuvent être hypotrophiques (petite taille) ou hypertrophiques (seins très développés).
- D’autres ont des seins d’aspect tubéreux qui se caractérisent par une base étroite, une forme tubulaire et dont le mamelon et l’aréole sont très descendus par rapport au pli sous mammaire.
La ptôse consécutive à la grossesse
L’hypertrophie mammaire non congénitale est très souvent due à la grossesse. C’est une période où les seins, sollicités par un changement hormonal, prennent du volume, volume persistant après la fin de la grossesse. Il y a en effet une mammogénèse qui est un processus de multiplication cellulaire permettant le développement anatomique du tissu glandulaire. Cette hypertrophie s’accompagne souvent d’un affaissement des seins, les ligaments étant alors sollicités et la peau supportant une tension trop forte ne jouant plus son rôle d’enveloppe de maintien.
Certaines études ont montré que l’allaitement n’est pas responsable de la diminution de la fermeté du sein, et qu’au contraire, certaines hormones sont favorables au maintien de la beauté du sein lors de l’allaitement (cf plus bas).
La ptôse d’origine pondérale
L’hypertrophie peut se développer lors d’une prise de poids, entrainant alors les mêmes résultats que lors d’une grossesse, c’est à dire tension ligamentaire forte et fragilisation de la peau.
Un régime succédant souvent à une prise de poids entraîne une diminution du volume des seins, mais les ligaments restant distendus et la peau également, les seins semblent vidés de leur contenu, surtout dans leur zone supérieure et là aussi, le mamelon et l’aréole du sein amaigri descendent au dessous du pli infra mammaire. La succession des prises de poids et des régimes peut aggraver la ptôse mammaire.
La ptôse d’origine hormonale
Les dérèglements hormonaux peuvent être responsables d’une ptôse mammaire avec les mêmes résultats que ceux vus plus haut.
Le relâchement cutané
La qualité de la peau joue un rôle.
La peau enveloppant le sein, si elle est de bonne qualité et élastique, va diminuer l’importance ou la venue d’une ptôse mammaire. Au contraire, si la peau est fragile pour diverses raisons ou vergéturée, elle ne joue plus son rôle de support enveloppant le sein.
Le processus de vieillissement
Une dernière cause est la vieillissement naturel. L’imprégnation hormonale cessant avec l’âge, le réseau glandulaire du sein diminue, remplacé par du tissu adipeux. Le sein s’alourdit et la peau perdant son élasticité à cause de la ménopause ne joue plus son rôle de soutien, non plus que les ligaments. La ptôse s’installe doucement.
Conserver de beaux seins et retarder le recours à la chirurgie esthétique
Une étude scientifique* est parue dans le Aesthetic Surgery Journal en septembre 2012. Elle se proposait de comparer les habitudes de vie de 161 paires de jumelles avec l’hypothèse suivante: les jumelles ont le même patrimoine génétique, donc leurs seins devraient évoluer sensiblement de la même façon, à moins que des facteurs environnementaux différents interviennent et influent sur l’évolution et l’aspect des seins au cours de la vie.
La moyenne d’âge des femmes étudiées était de 45,5 ans. Les plus âgées avaient 74 ans.
Le procédé
On a interrogé chacune de ces jumelles, séparément, sur ses habitudes de vie et de soin. Faisait-elle du sport ? Etait-elle stressée ? Consommait-elle de l’alcool ? Fumait-elle ? Combien avait-elle eu de grossesses ? Suivait-elle une hormonothérapie substitutive? etc…
Puis les résultats de cet interrogatoire ont été confrontés aux photographies des seins de chacune des participantes, seins dont on a évalué l’aspect global, l’existence ou non d’une ptôse, la qualité de la peau, la forme de l’aréole.
Les résultats
Certains résultats ont été surprenants.
- Ainsi, alors que l’on pensait que grossesse et allaitement abimaient les seins du fait d’un environnement hormonal peu favorable, on s’est aperçu que si la grossesse tend à alourdir et faire ptôser les seins, l’allaitement au contraire joue le rôle d’une hormonothérapie substitutive. Les seins des femmes qui ont allaité présentent un meilleur aspect au long terme que les seins des femmes non allaitantes.
- Résultat attendu pour les femmes qui suivent un traitement hormonal post ménopause : leurs seins bénéficient d’une qualité de peau et d’une nette diminution de la ptôse par rapport aux femmes non traitées hormonalement.
- Un résultat qui confortera les femmes quant à l’utilisation de crème hydratante pour la peau : des seins bien hydratés gardent plus longtemps leur jeunesse.
- Un résultat qui va inciter les femmes à faire encore plus attention à leur poids: un indice de masse corporelle élevée est corrélé avec le vieillissement des seins.
- Et enfin, un résultat à méditer: un soutien-gorge trop grand pour la taille des seins accélère leur vieillissement .
Ainsi, il est possible d’agir, dans certains domaines , sur le vieillissement des seins. Mais, s’il est trop tard pour agir ou que la volonté ne soit pas au rendez-vous pour changer ses habitudes de vie, les femmes peuvent, comme le signale, en 2011, la Société Américaine de Chirurgie Plastique et Esthétique, imiter les 316 848 de leurs consoeurs qui ont bénéficié d’une augmentation mammaire, ou les 127 054 qui ont eu recours à une correction de ptôse mammaire.
Références
Determinants of Breast Appearance and Aging in Identical Twins (Aesthetic Surgery Journal September 2012 32: 846-860)