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La mise en place de prothèses mammaires peut-elle contre-indiquer une grossesse et un allaitement ultérieurs ?

Auteur : Dr David Picovski, chirurgien esthétique reconnu par l'Ordre des Médecins. Dernière vérification scientifique le 21/11/2020.

Prothèses mammaires avant et après une grossesse

Les prothèses mammaires posent-elles problème pour une future grossesse ?

L’utilisation depuis des décennies des prothèses en gel de silicone a révélé que le port d’implants mammaires n’empêche en rien le bon déroulement d’une grossesse ultérieure. La poitrine se modifiant souvent après une grossesse, surtout si venait une forte variation de poids, il est toutefois conseillé à une femme souhaitant des enfants dans un délai très proche (grossesse envisagée dans les mois à venir), d’attendre la fin de sa grossesse afin de ne pas subir une altération esthétique du résultat.

En effet, une modification de la forme de la poitrine et de son volume et une prise et perte de poids conséquentes peut, dans de rares cas, nécessiter le changement des prothèses pour ajuster le volume voire la forme. Votre chirurgien plasticien vous demande en général dans ce cas de donner la priorité à cette nouvelle grossesse et d’envisager une augmentation mammaire dans un second temps, cette intervention n’étant ni urgente ni obligatoire.

Implants mammaires et projet de grossesse

Pour une femme n’ayant pas de projet de grossesse dans l’immédiat (si la grossesse est désirée dans plus de 6 mois), une pose d’implants mammaires peut être envisagée si l’attente représente pour la patiente une gêne psychologique importante notamment en cas d’hypotrophie majeure.

Quoi qu’il en soit, s’il existe un projet de grossesse et un désir d’allaitement, il est important d’en informer le chirurgien plasticien, cela peut affecter les choix esthétiques et techniques.

Les implants mammaires et la période de la grossesse

Que faire en cas d’apparition de coque lors d’une grossesse ?

Comme dans n’importe quel type d’augmentation mammaire par implant, la formation rare d’une coque peut survenir à la suite de cette chirurgie mammaire.

Il n’y a pas de risque démontré pour le futur bébé. La correction par retrait de cette coque et éventuellement le changement des prothèses se fera dans les 6 mois qui suivent l’accouchement si vous n’allaitez pas et 6 mois après la fin de votre allaitement si vous décidez d’allaiter. Ainsi, si une coque se présente lors d’une grossesse, le chirurgien donne la priorité au bon déroulement de la grossesse, sachant qu’il n’y a pas d’urgence dans le traitement de la coque, mise à part son inconvénient esthétique.

Une fuite de silicone peut-elle nuire au bébé lors de la grossesse ?

Le silicone contenu dans les prothèses mammaires se présente sous la forme d’un gel ultra cohésif. Ceci limite la diffusion, possible en cas de rupture de l’implant dans les tissus graisseux, glandulaires ou cutanés. Le silicone cohésif a démontré son innocuité dans les risques de cancers et maladies auto-immunes.

Aucun risque n’a été démontré pour le bébé, en cas de fuite de gel de silicone lors d’une grossesse.

Un projet de grossesse doit être envisagé au moins 6 mois après une pose d'implants mammaires, un projet d'implants au moins 6 mois après un accouchement
Un projet de grossesse doit être envisagé idéalement au moins 6 mois après une pose d’implants mammaires, un projet de pose d’implants au moins 6 mois après un accouchement

Après une grossesse : allaiter avec ou sans prothèses mammaires

Peut-on allaiter avec des prothèses mammaires ?

Il est tout à fait possible d’allaiter après une augmentation mammaire par prothèses.

Le port d’implants mammaires n’empêche en rien l’allaitement, les prothèses étant situées derrière la glande mammaire voire en arrière du muscle. Quel que soit le type de cicatrice, les différentes voies d’implantation (la voie aréolaire incluse si le chirurgien prend certaines précautions) permettent une mise en place des prothèses sans gêner ni la glande mammaire, ni les canaux galactophores (canaux menant le lait jusqu’aux mamelons).

Une mise en place d’implants par voie axillaire (sous l’aisselle) ou sous mammaire rassure souvent les patientes à ce sujet (absence de risque de léser les canaux galactophores), mais en règle générale l’utilisation de la voie au pourtour de l’aréole (cicatrice hémi-aréolaire inférieure) ne pose aucun problème. Si le chirurgien est expérimenté et ne sectionne pas l’arborisation terminale des ces canaux en écartant simplement la glande (“discision”), le risque pour l’allaitement est quasi-nul.

Les prothèses en gel de silicone, les plus utilisées, ne gênent donc en rien l’allaitement. Elles ne représentent aucun risque démontré ni avant, ni pendant, ni après une grossesse.

Peut-on allaiter après correction d’une ptôse mammaire associée à une pose implant ?

Si une importante correction de ptôse mammaire doit être associée à la pose d’une prothèse, cela risque de perturber un allaitement futur. En effet, la plaque aréolo-mamelonnaire doit alors être déplacée et ascensionnée afin de corriger la ptôse, ce qui implique de sectionner des canaux galactophores et des rameaux nerveux importants pour l’éjection du lait par le mamelon. Dans ce cas, même si les canaux galactophores et les rameaux nerveux se régénèrent, il y a un risque que le futur allaitement ne puisse se réaliser.

La correction d’une ptose légère ne comporte pas ce risque.

Après une augmentation mammaire, un allaitement est tout à fait possible
Après une augmentation mammaire, un allaitement est tout à fait possible quel que soit le type de cicatrice ou la disposition des implants

Voir aussi : peut-on allaiter avec des seins tubéreux ?

Après la grossesse, quand peut-on envisager une augmentation mammaire ?

Si vous décidez de ne pas allaiter, il est préférable d’attendre 6 mois après votre accouchement pour envisager cette intervention.

Dans le cas où vous souhaitez allaiter, il est conseillé d’attendre 6 mois après l’arrêt de la lactation afin que votre poitrine retrouve son volume naturel permettant un choix plus adéquat du volume de vos futures prothèses.

Ensuite, c’est le moment de penser en effet à une augmentation mammaire, voire au mommy make over.

Dans tous les cas, il faut garder en mémoire qu’à partir de 35 ans, un contrôle mammographique et échographique doit être réalisé en n’omettant pas de prévenir votre radiologue du port de prothèses mammaires.

Pour aller plus loin sur l’augmentation mammaire :

< dans quels cas faut-il retirer ses implants mammaires ?

< Voir les informations générale sur l’augmentation par prothèses

Les différentes possibilités pour la cicatrice

Références

  • La fiche d’information de la Société Française de Chirurgie Plastique et Esthétique sur la plastie d’augmentation mammaire par prothèses: Fiche