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Les séquelles des brûlures

Auteur : Dr David Picovski, chirurgien esthétique reconnu par l'Ordre des Médecins.

Les séquelles de brûlures sont consécutives dans la plupart des cas à la cicatrisation des plaies et sont souvent associées entre elles. Lorsqu’une excision-greffe a été pratiquée, celle-ci réduit les séquelles puisqu’elle favorise une cicatrisation satisfaisante.

On observe deux types de séquelles de brûlures : les séquelles cutanées et les séquelles extracutanées.

Les séquelles cutanées d’une brûlure

Une sensation de démangeaison (prurit), particulièrement la nuit, peut avoir lieu au niveau de la plaie. De durée variable, elle n’est que transitoire et est traité à l’aide d’antihistaminiques.

Comme une cicatrice demeure fragile le temps que la jonction entre le derme et l’épiderme n’est pas stabilisée, tout traumatisme (frottement, contact…) peut faire apparaître des excoriations ou des phlyctènes qu’il conviendra de circonvenir, le plus souvent, à l’aide d’éosine aqueuse.

Si les indications pour conserver les cicatrices hors des effets néfastes du soleil ne sont pas appliquées, il n’est pas rare d’observer l’apparition de troubles pigmentaires (dyschromies) s’estompant avec le temps mais pouvant néanmoins persister. L’apparition de ces dyschromies peut également avoir lieu sans exposition aux UV.

Une hypersensibilité au niveau des plaies peut être ressentie (hyperesthésie cutanée). Elle coïncide avec la destruction des fibres nerveuses et de leurs récepteurs par la brûlure et est provoquée par le chaud, le froid ou par simple contact.

Pour arriver à maturation, une cicatrice met près d’une année. Cependant, l’évolution de la cicatrisation d’une brûlure peut prendre des chemins différents et transformer la cicatrice en boursouflure anormalement rouge (cicatrice hypertrophique) qui s’estompera en 12 à 18 mois au prix d’un élargissement cicatriciel, ou en cicatrice chéloïde, favorisée par l’ethnie, l’âge et la région lésée.

Evolution de la cicatrisation normale et des cicatrices pathologiques (hypertrophiques, chéloides) - source Latarjet, Echinard
Evolution de la cicatrisation normale et des cicatrices pathologiques (hypertrophiques, chéloides) – Source Latarjet, Echinard

Les rétractations cutanées ne sont pas rares et sont majoritairement observées dans les zones d’articulations, conséquence d’une formation anormale de tissus fibreux aux abords des lésions. Il existe 3 variétés de rétractations : les brides linéaires, les moins fréquentes, qui soulèvent les deux flancs des plages de peau saine, les brides en hémiplacards et les placards cicatriciels. Au niveau du visage, ce type de séquelles peut revêtir différentes formes : un ectropion peut se former (impossibilité de fermer la paupière et laissant voir le rouge de l’oeil), ou une microstomie peut se déclarer (rétractation des lèvres empêchant la fermeture satisfaisante de la bouche).

Enfin, phénomène exceptionnel, il a déjà été observé le développement d’un cancer cutané sur la cicatrice pouvant survenir 10 à 20 ans après la brûlure (carcinome spinocellulaire).

Les séquelles extracutanées

On peut observer des formations extracapsulaires (ossification périarticulaire) limitant de fait la mécanique fonctionnelle d’une articulation. Elles apparaissent le plus souvent lors de brûlures très profondes.

Des fibroses articulaires peuvent apparaître (avec ou sans destruction de l’articulation) entraînant des raideurs. Elles sont fréquentes au niveau des mains.

S’il y a destruction directe des tendons ou des adhérences fibreuses avec les tissus voisins, ces phénomènes peuvent causer des malformations visibles et inesthétiques, fréquentes au niveau des mains : doigts en col de cygne, en maillet, en boutonnière…

Voir aussi : prix d’un traitement des séquelles de brûlure et calcul de la règle de Wallace

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