Qu’est-ce qu’une coque et quel risque représente-t-elle ?
La coque périprothétique est une réaction inflammatoire due au corps étranger, la prothèse mammaire.
- La réaction physiologique normale après une augmentation mammaire par prothèses, est d’isoler la prothèse des tissus environnants en constituant une membrane fine et hermétique.
- Cette membrane est appelée capsule périprothétique ou “membrane d’exclusion”.
- La coque est une amplification de ce phénomène, où la capsule s’épaissit et se rétracte en comprimant la prothèse.
Le diagnostic d’une coque périprothétique est clinique (par un simple examen au cabinet) ; il ne nécessite la réalisation d’une échographie mammaire ni d’IRM mammaire pour être établi.
Cliniquement, on relève plusieurs stades de contraction périprothétique selon la classification de BAKER. Les stades 3 et 4 se traduisent par une induration importante avec une déformation du sein nécessitant une reprise chirurgicale.
Comment détecter une coque ?
Grâce aux consultations et à l’auto-surveillance
Après une pose d’implants mammaires, il est important de savoir que le diagnostic d’une coque périprothétique ne peut pas être posé de manière précoce. En effet, il est normal que les seins soient fermes les premières semaines voire les premiers mois qui suivent l’intervention, le temps que les tissus s’assouplissent.
Les consultations post-opératoires permettent de suivre la cicatrisation et l’acceptation des implants. Elles permettent dans les rares cas (survenue inférieure à 1% des cas) de détecter (au fur et à mesure des mois) une absence d’assouplissement des tissus et ainsi la formation d’un sein rigide voire déformé faisant poser progressivement le diagnostic d’une coque.
De ce fait, des consultations post-opératoires sont particulièrement recommandées pour surveiller la réaction du corps à la présence de l’implant mammaire :
- la 1ère se fait idéalement dans les quinze premiers jours suivants l’intervention
- la 2eme, a lieu 1 mois après l’implantation
- la 3eme se fait 3 mois après l’intervention
- la 4eme et la 5eme à 6 mois et un an de l’intervention
De même, les patientes doivent être à l’écoute de leur sensation et ne pas hésiter à consulter si un sein se durcit anormalement de manière progressive. Une contracture capsulaire peut ainsi être repérée et suivie.
À noter
Un sein dur et rigide dans les mois qui suivent une intervention ne présage pas systématiquement de l’apparition d’une coque. Dans la très grande majorité des cas, un assouplissement progressif du ou des seins se fait au courant des mois voire de l’année qui suivent l’intervention. L’évolution normale se faisant parfois de manière asymétrique, il faut veiller à attendre (idéalement un an) afin de poser le diagnostic de coque.
À distance de l’intervention, il est important de continuer à surveiller l’état des prothèses mammaires tous les ans auprès d’un médecin, d’un gynécologue ou de son chirurgien. Un sein qui progressivement se durcit, se déforme et devient douloureux peut faire penser à une rupture prothétique. La fuite du silicone engendre une réaction inflammatoire entraînant un durcissement de la membrane d’exclusion responsable de la formation clinique d’une coque.
Savoir à quoi ressemble une coque après augmentation mammaire
Comment prévenir une contracture capsulaire ?
Les progrès dans la conception des membranes des nouveaux implants en gel de silicone ont permis de diminuer considérablement le risque de développer une coque après une pose d’implants. Il n’est pas démontré que le positionnement des implants par rapport au muscle pectoral (position pré ou rétro-pectorale) influe sur les risques de développer une coque. Cependant, de nombreux chirurgiens s’accordent pour privilégier la position rétro musculaire. Elle permet :
- une meilleure vascularisation de la loge par le muscle qui minimiserait les risques de réaction inflammatoire
- des contours plus adoucis de par la position plus profonde des implants
Traitement de la coque par reprise chirurgicale
Les massages, les traitements médicamenteux tels que les anti-inflammatoires ne sont d’aucune utilité. Seule une réintervention chirurgicale peut traiter les cas de coques.
Une réintervention peut être évoquée si le stade est avancé et si la patiente est gênée sur le plan fonctionnel (douleur, dureté) et esthétique (modification du galbe du sein lié à la contraction de la coque avec aspect rond de l’implant, plus pommelé).
Afin de corriger la contracture, le chirurgien plasticien procède idéalement à un changement de l’implant concerné (ou des 2 implants selon les cas). Il va mettre, si possible, un implant plus petit pour une acceptation meilleure et dans une loge différente (idéalement en position rétro-musculaire) si l’état des tissus le permet.
Si la position de la loge d’implantation du ou des implants est conservée, lors du changement des prothèses mammaires, le chirurgien esthétique doit, si possible, procéder à un agrandissement de la loge en réalisant un geste qui varie selon les cas :
- soit une capsulotomie : la coque est sectionnée afin de détendre la loge d’implantation
- soit une capsulectomie : la coque est totalement retirée si l’épaisseur du revêtement glandulaire le permet
L’implant doit être positionné idéalement en position rétro-musculaire s’il était auparavant en position rétro-glandulaire, cela
- adoucit les contours de l’implant
- réduit les risques de récidives, s’agissant d’une nouvelle loge faisant repartir le risque à zéro
Récapitulatif
Les massages et les traitements médicamenteux tels que les anti-inflammatoires ne sont d’aucune utilité. Seule une réintervention chirurgicale est indiquée pour traiter les cas de coques dans les stades avancés.
Conduite à tenir en cas de récidive d’une contracture capsulaire
À savoir
Après un changement d’implant pour coque, le risque de récidive (coque secondaire) est plus important que le risque initial.
Une échographie mammaire (voire une IRM mammaire) est toujours demandée afin d’éliminer une fuite qui peut être la cause de la réaction inflammatoire.
Lors d’une première intervention, le risque de coque est inférieur à 1% (avec la qualité d’enveloppe des nouveaux implants). Le risque de récidive n’est pas négligeable : 15% à 25% selon les cas. C’est pour cela qu’il faut toujours veiller à :
- mettre des implants de volume raisonnable (pour la meilleure acception possible)
- et à retirer au mieux la membrane au pourtour de l’implant (capsulectomie partielle ou totale de la membrane d’exclusion) qui est le siège de l’inflammation
En cas de récidive secondaire (avec un stade avancé), il peut être nécessaire de procéder à un retrait définitif des prothèses mammaires. Dans ce cas, une augmentation mammaire par lipofilling, sans aucun corps étranger, peut être la solution.
La coque : un problème de plus en plus rare
L’apparition d’une coque suite à une intervention d’augmentation mammaire par prothèses est à l’heure actuelle une complication rare (moins d’1%, avec pour la plupart un stade faible). Ceci est lié aux nombreux progrès en termes de techniques chirurgicales, de conception et de qualité des prothèses mammaires.
Le taux d’apparition de coques périprothétiques semble diminuer avec l’arrivée des implants modernes, et une mise en place beaucoup plus répandue par les chirurgiens de l’implant en arrière du muscle pectoral (position rétro-musculaire).
Merci infiniment Docteur pour votre retour !
J’ai pris rdv avec vous pour fin Mai, je vous dis à très bientôt et encore merci.
Merci beaucoup pour votre confiance. Cordialement
Bonjour Docteur,
J’ai subi une opération en février 2020 pour changement de prothèses mammaires qui dataient de 2008 (prothèses macro texturés 305 derrière le muscle de la marque Eurosilicone) et un lifting en round block.
Je les ai changées par des prothèses lisses derrière la glande 330cc de la marque Arion. Malgré mes massages, depuis quelques jours je sens que mon sein droit est plus haut et surtout plus dur que le gauche qui lui est bien souple, comme une boule en haut qui fait un effet bombé sur le haut. Je trouve aussi qu’il a changé de forme, je vois la démarcation entre la prothèse et mon sein ou glande plutôt. Et quand je soulève mon sein droit, on voit que la prothèse n’est toujours pas descendue contrairement au gauche. Pensez-vous que j’aie un début de coque ? Je suis très inquiète.
Bonjour,
Votre intervention date de février dernier, cela fait à peine 2 mois, c’est beaucoup trop tôt pour évoquer une coque… Les choses vont encore changer sur une année. J’éviterais les massages qui n’ont pas d’efficacité démontrée. Vivez normalement (le sport est autorisé) et l’idéal serait de consulter votre chirurgien dans quelques temps pour voir comment l’implant est accepté par le corps. Retenez que pour cette dureté, il y a des solutions mais, pour l’heure, il est “urgent d’attendre” et de laisser faire la nature (cela peut tout à fait s’assouplir les mois suivants). Cordialement
Bonsoir,
J’ai eu des implants mammaires en 2017. Un an plus tard, j’ai senti lors d’un mouvement brutal que l’implant gauche est sorti de sa place. Maintenant, mon sein gauche est dur comme une pierre et de plus en plus douloureux mais ça reste supportable. Est-ce que c’est un déplacement simple de la prothèse ou bien une coque ou autre chose ? Je vous remercie.
Bonjour,
Je ne pense pas à un déplacement de la prothèse car nous sommes nettement à distance de l’intervention et la loge de l’implant est solide, passés les premiers mois. Peut-être pourriez-vous réaliser une échographie mammaire afin d’éliminer une fuite de l’implant. En effet, devant une dureté du sein, il faut éliminer une rupture… Je reste en attendant disponible si vous avez d’autres questions. Cordialement
Bonjour,
J’ai été opérée suite à la fabrication d’une coque en avril 2019 avec changement de prothèses (Euro silicone)… et dès octobre, j’ai commencé à avoir les mêmes symptômes et cela ne cesse d’empirer… Combien de temps recommandez-vous pour envisager une autre chirurgie afin de soulager mes douleurs, SVP ?
Bonjour. Nous approchons de l’année… De ce fait, une correction peut être envisagée si vos douleurs sont importantes (et si l’aspect esthétique de votre poitrine vous dérange). Retenez que même si les coques sont rares (risque inférieur à 1% avec les nouveaux implants), il existe maintenant dans votre cas, un risque non négligeable de récidive (avec, certes, plusieurs stades selon la classification de Becker..). Votre opération mérite d’être bien réfléchie… Toutefois, si il y avait une indication d’opération, l’important serait de libérer cette coque (capsulotomie), voire si possible de l’enlever (capsulectomie, selon l’importance de votre glande) et de mettre des implants de petite taille (pour se donner les meilleures chances d’acceptation de ces derniers) Cela aidera ainsi à diminuer au maximum le risque de récidive… je reste disponible si vous souhaitez d’autres informations. Cordialement
Bonjour, J’ai eu des implants mammaires il y a 17 ans , voila 15 jours que le sein gauche a considérablement grossi, durci , je suis en attente d’une IRM , et il y a un jour , je sens au toucher un ganglion sous l’aisselle , dois-je aller aux urgences ?
Bonjour. Non, il n’y a pas d’urgence. Attendons simplement l’IRM mammaire. Cordialement
Le sérieux du chirurgien est agréable à lire et rassure. Le site est explicite.
Bonjour. Merci Madame pour votre message. Je reste disponible si vous aviez d’éventuelles questions. Cordialement